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Notre Société Historique une fois encore écartée de Ventadour.
- Le 11/03/2018
Le journal local "la Montagne" a publié le 11 mars 2018 un long article sur la énième relance de la politique touristique à Ventadour. Dire qu'il faut relancer est avouer que la situation qui prévaut depuis que nous avons initiés, négociés et organisés la donation du site, est un échec en terme de fréquentation et de dynamique sur la promotion de l'histoire de Ventadour et de son duché. Les sommes conséquentes, les embauches coûteuses et les différentes autorités institutionnelles impliquées avec des associations soigneusement triées et dont nous n'avons jamais fait partie, ne servent pas à grand chose depuis 3 décennies. La comparaison avec d'autres sites médiévaux est douloureuse. Nous ne cessons de le dire depuis 30 ans et tout le monde nous assurait du contraire.
Pourtant les deux idées fondamentales qui ont prévalues lors de la réflexion avant la transmission étaient 1° l'ouverture gratuite du site au public, toute l'année, après des fouilles conséquentes et une restauration ambitieuse. Le principe était d'éviter les frais de personnel et l'explosion du budget de fonctionnement (comme toujours dans les structures publiques), d'éviter l'asséchement de la fréquentation par effet payant et de conserver le lien direct entre Ventadour et les habitants du pays, les enfants en particulier. Avant 1792, Ventadour était un lieu de pouvoir, de force, de richesse, de phantasmes qui impressionnait et constituait une armature sociale déterminante. Après, depuis plus de deux siècles, Ventadour a servi de scène pour l'imaginaire chevaleresque, de lieu de contemplation et de réveries poétiques, de sortie dominicale en famille, d'escalade sportive de ses ravins, de lieu inspiré pour déclarer un amour dans la tradition des troubadours. Ventadour est un lien indéfectible à la constitution d'une identité humaine régionale. enluseg : El rossignols do Ventadorn
L'autre idée était 2° une promotion attentive de l'histoire de Ventadour et de son Duché, respectant passé et culture. Ventadour est signe de force et de raffinement. C'est un nom prestigieux. Le passé de Ventadour est triple : une puissance féodale qui s'est hissée au coeur du pouvoir royal pour atteindre le statut princier, une forteresse éminente établie sur un lieu étonnant, un site inspiré ayant donné à la langue limousine raffinement et réputation.
Visiblement, nous sommes loins de l'affaire.
Côté entrée gratuite, elle est devenue payante ; de lourds investissements de 66 000 € sont même en cours, selon nos informations, pour construire un nouveau pavillon de billeterie, deux décennies après l'achat très onéreux d'une maison voisine ayant appartenue à la secrétaire de François Mitterrand, justement pour accueillir le public. Limiter son accés à un tiquet qu'il faut payer, disponible quelques semaines par an, est une absurdité qui ruine l'affectif civilisationnel local en coupant le lien direct. C'est le genre de mesure politique qui sectionnne la relation au nom d'une démarche touristique problématique. Gratuit et libre d'accés, Ventadour séduirait dix fois plus et verrait s'établir un flux permanent d'admirateurs extérieurs en supplément de celui des résidents qui est désormais tari. La gestion du site ne coûterait ainsi quasiment rien.
Côté promotion historique, on parle surtout de manifestations d'animation grand public, de jeux, d'attraction, de concerts sur place etc... Cela est très loin d'une ambition. Quelques expériences discutables ont été tentées sur le site même il y a quelques années, à notre grande désolation, et montrent que les paroles n'ont pas été entendues, non plus que les écrits n'ont été bien lus. Un label et quelques fonctionnaires ne sont pas suffisants pour préserver une âme et promouvoir efficacement une culture (nous imaginons déjà les Sicophantes commentant ce propos). A ce sujet, rappelons qu'aucune autorité ni aucun des nombreux employés en charge des dossiers sur et pour Ventadorn n'ont jamais désirer établir un contact relationnel avec nous, ce qui est pour le moins bizarre. Ventadour est en plus victime d'une inflation patronymique qui nous navre. L'abus de l'usage du nom pour une série de marques, de produits de plus ou moins bonne qualité, de labels ou de logos ronflants est navrant. Le galvauder est inconvenant et ruine son prestige. Bien entendu nul n'est plus "propriétaire de la marque" mais le bon sens perdu, chacun se croit autorisé à la récupérer. Là où l'appelation devrait être rare et de qualité, le médiocre et le sans rapport prospèrent. La récupération "publique" pour qualifier une institution locale comme la communauté de commune est une erreur supplémentaire à nos yeux, sans aucun esprit polémique. Cet établissement public regroupe ainsi certaines paroisses (communes) qui ne faisaient pas partie du duché de Ventadour mais rendaient hommage pour l'essentiel à Turenne (Lapleau, Laval etc) ! L'erreur est regrettable. Mais plus encore, car nous supposons que cela part bien entendu d'un bon sentiment, une telle utilisation réduit le rayonnement territorial moderne à un espace limité très insuffisant qui affaiblit la notoriété et la prise de conscience de la réalité ancienne, du limes, de l'apanage. La communauté de commune de haute Corrèze à Ussel, est elle aussi en très grande partie issue des territoires ducaux, tout comme celles de Tulle ou de Val de Dordogne. Le nom de Ventadour y était autant "légitime", mais ne peut être utilisé par effet d'appropriation réductive. Il ne faut pas que Ventadour se réduise à un seul canton, même amélioré, tout comme la région "Occitanie" ne représente qu'une partie de l'ancienne terre historique des langues d'Oc.
Enfin, au moment exact où notre lenga lemosina finit de disparaître, nous envisagions que Ventadour pouvait être un lieu de reprise, de reappropriation culturelle de notre langue, un symbole évocateur parce que Ventadour, troubadours et langue limousine sont synonymes. Pas un des ces temples qui, au nom de l'occitanisme politiquement militant, culturellement centralisateur et unificateur (malgré les principes annoncés), effacent les différences des langues d'Oc, à commencer par la limousine, la nôtre, au profit de celles numériquement plus puissantes, de Toulouse et Montpellier, dont personne ici ne comprend les tournures sifflantes et certains mots incompréhensibles. L'échec désastreux de l'enseignement de l'occitan dans notre pays de Ventadour le prouve. Notre position est claire : notre langue n'est ni un patois, ni de l'occitan unifié, c'est le limousin, certainement la plus belle des langues d'oc. Et pas un dialecte non plus, selon l'expression condescendante. Par et grace à Ventadorn, pourrait être initié un espace serein de "limousitée" tranquille et ouverte, neutre et bienveillante, moderne et sereine, française et régionale. Rien, hormis quelques agitations limitées ne fut vraiment entrepris dans ce sens. Notre tentative d'initier une escola lemosina pour l'apprentissage linguistique des enfants fut coupée net dès la présentation du projet. La pire crainte en forme de cauchemard, enfin, serait de voir Ventadour devenir à terme un bastion des agitations militantes subreptices ou déclarées de la cause nationaliste occitaniste, comme le sont devenus quelques sites médiévaux en France ou en Espagne catalane. Des amorces de ce type existent sur la toile !
Soyons francs et sincères, selon notre habitude : dès le début de la mise en place de la structure créée lors de la donation, et inscrite dans l'acte notarié, nous avons compris que nous étions de trop et que d'autres étaient nettement privilégiés au titre de partenaire associatif souhaité. Nous avions eu la politesse (certains parlent d'imprudence) de les inscrire avec d'autres Sociétés savantes (dont la SHRBL) dans notre contrat par esprit d'ouverture. Ils n'eurent pas la même délicatesse ni prévenance lorsqu'ils furent seuls en place. Malgré les avertissements publics faits par Me Clarissou et nous-mêmes en pleine 1ère réunion de préparation du conseil d'administration - non conforme à la convention - organisée très en retard en 1990, nos avis furent ignorés. Des motivations extérieures à Ventadour avaient prévalues. Les critères ne nous ont jamais été communiqués, même s'ils semblaient évidents à nos yeux, mais nous fûmes ensuite soigneusement tenus à distance malgré nos vives protestations et les clauses écrites et signées. On osa nous demander sur qu'elle base nous nous fondions (nous avons le courrier), comme si l'acte notarié n'était qu'un chiffon de papier sans valeur, ce qu'il devint pour certains aspects d'ailleurs. Tout au plus fûmes-nous, plus tard et pour toute réponse, placés devant le fait accompli d'une nouvelle organisation non prévue à laquelle nul ne nous avait demandé notre avis, un strapontin nous étant possiblement conservé dans un vaste aéropage où notre voix deviendrait de facto inaudible. Nous-nous sommes tus pendant des années et avons laissé faire les compétences proclamées, nous consacrant à nos travaux. Cela n'était pas suffisant. La chasse aux sorcières continua et ensuite nos publications furent déclarées non souhaitées dans la maison dite 'du Moyen Age" à Egletons. Nous dûmes les remballer sans plus d'explication, ni des gestionnaires de l'époque, ni municipale. Cette censure d'autorité publique ne reçut non plus aucune explication face à notre demande écrite faîte à la municipalité. Une sorte d'inquisition molle était mise en place, de la part de personnes qui certainement professent la dénonciation des horreurs du Moyen Age et doivent se poser en donneurs de leçons urbi et orbi. Elle continue toujours même si des élus en place depuis plus de vingt ans font toujours mine de n'avoir rien su.
Même notre minuscule subvention municipale fut enlevée sans explication, et plus aucun courrier expédié comme aux autres associations locales ! Il est impossible de ne pas comprendre la volonté d'effacement, d'étranglement peut on dire.
Comme l'écrivait si bien le majoral du félibrige au sujet de Ventadour, déjà en 1986 : "a vengut lo temp daus idèiarts, plens d'erguelh, tals los lausengiers del temps daus Trobadors o los Sicofantes d'Athinai" - "le temps est venu des gents de mauvaises idées, pleins d'orgueuil, tels les flatteurs du temps des troubadours et les Sicophantes délateurs d'Athènes" in Lemouzi n°101..
30 ans après, cela recommence, sans plus de motivation sérieuse ni guère d'élégance. Plus exactement cela continue.
Au janvier dernier, lors d'un demande comptable écrite, une institution de Tourisme nous répondit au téléphone, contre toute évidence et preuves, qu'aucun de nos livres n'avaient jamais été mis en place dans cet estimable établissement, que l'on ne nous connaîssait pas et qu'il était partenaire d'une autre association avec laquelle il travaillait. Bien entendu, la même. Nous fûmes ébahis devant une telle reconnaissance spontanée et abrupte d'un état de fait réel. (nb nous n'avons toujours pas été payés depuis...). Quelques jours plus tard, un éminent responsable nous assura, à la sortie de la messe, a divinis et ab imo pectore (hors des choses divines et la main sur le coeur) que tout cela était inexact et qu'il fallait au contraire que nous travaillons ensemble. Quelques semaines plus tard, mal malus mala mala dat, (faisant ce que l'arbre sait faire), l'article cité publié à vaste échelle dans le quotidien régional reprend des propos qui annoncent clairement le désir de travailler avec le même partenaire qu'au début de la gestion publique, sur un supposé critère de connaissance scientifique et de rassemblement des forces locales. Cela revient à nous classer éternellement dans la catégorie des utilités dispensables. L'image n'est pas fameuse vis à vis de nos concitoyens et adhérents; cela semble même être fait pour cela.
Curieusement, l'argument effleuré est le même qu'en 1986, auquel Robert Joudoux avait répondu aux deux noms de la Société Historique et Régionaliste du bas Limousin et de la Société Historique des Amis de Ventadour dans le n° 101 de la revue Lemouzi : "Selon le Populaire du Centre du 14 octobre 1986 (nb déjà 32 ans !), l'amateurisme a été une tarre archéologique de la Corrèze. La réalité est toute autre : si des archéologues peuvent, aujourd'hui, à tort ou à raison, se parer avantageusement du label d'officiels... ils doivent leurs positions aux archéologues amateurs qui, dès Joseph Dechelette, aux abbés Bouyssonie et Breuil, à Eusèbe Bombal ou à Lucas Shadwell, à Jean Baptistes Brunie, à Marius Vazeilles (nb auxquels on peut ajouter les historiens Jean Baptiste Poulbrière, Joseph Nouaillac, Léon Billet etc.) ont fait l'archéologie française et les recherches les plus notables. Au reste, chacun sait que seuls ceux qui ne font rien ne se trompent pas. En cette occcurrence, l'adage se vérifie une fois de plus ! Quant au reproche de ne pas être universitaire, dans les mêmes articles de presse locale, c'est la bouteille à l'encre : qui est universitaire ? Le critère comporte-t-il une nuance de sectarisme méprisant et snob ? (nb voire parfois bien peu légitime). Ainsi, ceux qui le sont ne le seraient plus, et vice versa ! Pour (notre) part,... j'admets volontiers, dans ces conditions, que je n'en suis pas, car l'Université est avant tout, ouverture d'esprit, recherche désintéressée et absence d'exclusive, même dans les différents scientifiques ! C'est pourquoi je préfère, au lieu de me targuer de mon (nos) titres de Docteur(s) de l'Université, répondre à ces bons Messieurs, en simple pieds terreux des fouilles... A l'instar de Socrate qui aimait mieux se dire philosophe que sage, quelle outrecuidance de se prétendre sage ou savant ! Cultivons l'amateurisme , à défaut de la science que nous laissont aux sophistes et à leurs émules modernes !" Perfidia plus quam Punica, Tite-Live, livre XXI, chapitre V,9 : Portrait d'Hannibal.
Nous n'avons rien à ajouter, 32 ans après, face aux mêmes arguments spécieux, et conservons pour nous nos études, publications, titres et diplômes face à de telles sommités de la science ! Acta est fabula... " La pièce est jouée", selon les dernières paroles d’Auguste. C’est ainsi que, dans le théâtre antique, on annonçait la fin de la représentation. « la farce est jouée », dit aussi Rabelais sur son lit de mort.
Simplement, nous-nous questionnerons toujours sur cette volonté d'exclusion et de non-explication. Si notre Société historique avait commis quelques actes néfastes, illégaux ou condamnables, quelques gestes scandaleux, quelques démarches malhonnêtes, quelques prises de positions politiciennes, électoralistes ou extrémistes, cela pourrait se comprendre, même si cela ne serait pas démocratique. Mais là, faute de ces errements, nous ignorons les causes d'une telle mise en quarantaine. Sans subvention car aucune dotation ne nous est plus versée par notre ville depuis longtemps, si bien que nous ne demandons plus rien ; sans soutien public local, en particulier d'un microcosme politique qui a toujours oublié de respecter la parole donnée ou de répondre à nos multiples dossiers, projets et motions aimablement présentés; contre tout principe naturel et cordial de simple reconnaissance de notre action depuis l'origine, l'objectif est évidemment de nous tenir éloignés, ou bien nous n'avons pas bien compris la signification de ces comportements... Mystère du pourquoi ! Serions nous illégitimes, acteurs non invités d'un jeu très fermé, pas intronisés par l'une des chapelles occitaniste ou cultureuse officieuses, pas militants d'une idéologie souhaitée (droitière, marchiste, post-marxiste) ou simplement victimes collatérales d'une ambiance locale tristement sectaire et clanique ? Notre indifférence aux jeux de pouvoir local, aux ambitions électorales, aux soutiens des partis, aux ragots et turpitudes, nous désigne certainement comme incontrôlables, donc à éviter, proscrire et éloigner. Sommes-nous infondés à nous étonner avec nos questionnements, vox clamantis in deserto, la voix clamant dans le désert ?
Peut-être vaut-il mieux l'exclusion : nous continuerons ainsi à rester libres et à laisser dans l'entre-soi les côteries et officines largement décridibilisées aux yeux de nos concitoyens. Nous avons donc pris acte et abandonné tout espoir de cogestion selon les termes de la donation, toute espérance en une expression de sentiment de reconnaissance pour nos efforts et nos actes, de simple urbanité et amitié citoyenne. Nous pouvons donc dire, haut et fort, l'âme sereine et le coeur pur :
Gens qui nous tiennent à l'écart, écoutez-nous bien et comprenez-nous : ne venez plus ensuite nous raconter vos salades en tout genre comme depuis 30 ans, faire des promesses sur l'avenir, parler d'influences politiques locales à gérer, dont nous n'avons que faire, et vous excuser d'oublis, de méconnaissance du dossier, de responsabilités des prédécesseurs ou d'incompréhensions regrettables, dire du mal de ceux que vous privilégiez. Passez votre chemin en nous épargnant vos compliments hypocrites et vaines assurances. Sachez que nous savons que vous ne nous voulez point ! Nous avons compris et vous laissons entre-vous.
Quant à nous, transformons le "tant-pis" en "tant-mieux". Tenons bon et n'abandonnons point notre droit à promouvoir Ventadour, étudier et communiquer, parler avec d'autres personnes, comme il est possiblement attendu que nous fassions pour libérer la place aux éternels "maîstres en brigandines de tout genre", comme fut qualifié un feudataire local au XVème siècle.
Heureusement, loin de ces problèmes déprimants et limités à quelques individualités peu courtoises, un autre public, plus nombreux et sympathique, nous soutient par ses questions, sa lecture et son intérêt pour la fulgurance millénaire de Ventadour. L'évocation des temps anciens de la chevalerie et de la fin'amor nous apporte la sérénité et nous mène au calme de la relativité historique.
Aux lecteurs de ce site de juger de l'intérêt et de la qualité de nos études. Est ce un ramassis d'inepties ou une publication apportant une garantie de recherche et de sérieux ? A vous de le dire...
Allez, Amis de Ventadour, puisqu'il reste des gentils-hommes, retrouvons-nous et partageons aequo animo, avec équanimité, l'âme sereine.
Auzor Ventadorn...
Denis Faugeras, Président de la SHAV
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Pourquoi là-bas à Meyras Ventadour et pas ici à Ventadour ?
- Le 11/03/2018
Tribune : La découverte de la splendide reconstruction de la forteresse de Meyras-Ventadour par son propriétaire, que nous présentons largement dans ce site, nous laisse bien songeurs sur l'absence de véritable projet et de réflexion ambitieuse faite ici, pour ne serait-ce qu'envisager un minimum de rénovation, en dehors de la "vitrification" à grand frais et, selon nous, très limitée de ce qui était le plus solide. Jamais il ne fut, hélas, question de remonter quoi que ce soit d'envergure ! Les crédits pour lesquels nous-nous sommes tant battus furent après obtention (et pas mal de péripéties) assez mal utilisés (c'est notre opinion) pour bien peu de résultats. Si ces sommes très significatives et renouvelées avaient été gérées autrement et avec plus d'économie dynamique, dans un esprit d'investissement productif, le résultat eut été bien plus appréciable selon notre analyse. Nous aurions proposé que ces sommes soient remises à nos petites équipes de maçons traditionnels sachant maçonner, sans toutes les lourdeurs et excès des administrations. Ces travers très bien connus d'une grande partie des rénovateurs privés, les conduisent toujours à gérer différemment leurs fonds, dans le respect bien entendu des réglementations. Madame Grosso, célèbre rénovatrice de Beynac en Dordogne, qu'elle reconstruisit avec son époux pendant des décennies, se plaisait à dire que si l'Etat s'était occupé du château rien n'aurait été fait, les crédits ayant servis aux salaires de nombreux fonctionnaires en charge de la gestion de ruines en l'état. (cf JT.TF1)
Que serait devenu Meyras-Ventadour avec les mêmes méthodes utilisées à "notre" Ventadour ? Des ruines restées des ruines... vaguement "vitrifiées" pour un court temps car cela ne dure guère. Ce terme technocratique de vitrification n'est qu'un cache misère derrière l'argument pseudo scientifique. Si ce principe de non reconstitution avait été appliqué partout, Viollet le Duc eut été inconnu, Carcassonne laissé en ruine et Beynac aussi, tout comme le Haut Koniegsbourg en Alsace (mais ceci fut initié grace à l'Empereur Guillaume II...!). En revanche, si les efforts consentis par l'extraordinaire Pierre Pottier à Meyras avaient été mis en oeuvre ici, certainement Ventadour eut été reconstruit, remonté, rénové comme à l'origine et peut-être pour bien moins cher... ! Hélas nos propositions de créer des chantiers de jeunes européens, de faire programmer des tranches régulières de réhabilitation étalées sur plusieurs années, ou même plusieurs décennies, après des fouilles complètes et ambitieuses, de chercher des mécènes puissants comme nous avions commencé auprès de certaines entreprises, en somme de faire ce qui a été fait à Meyras et ailleurs en France en bien des endroits, n'ont jamais été ni écoutées ni retenues par ceux qui ont voulu gérer le dossier seuls et souverains. Un silence certainement voulu méprisant nous fut opposé. Un "politique" élu sur ces malheureuses terres isolées, ne nous déclara-t-il pas un jour, peu après la donation par nous portée, que Ventadour n'avait de toute façon qu'un "intérêt médiocre en terme architectural". C'était certainement pour nous faire comprendre l'insignifiance à ses yeux de notre action. Même le site merveilleux bien qu'abandonné ne semblait pas l'émouvoir. Avant même d'avoir commencé il avait déjà abdiqué toute volonté d'action significative. Savait-il pourtant combien de générations d'enfants d'Egletons y révêrent depuis des siècles, depuis Bernard notre troubadour ? N'avait-il jamais vu des sites médiévaux restaurés ? Pourquoi diantre voulait-il alors s'occuper d'un site médiocre, lui qui se sentait tellement un esprit supérieur ? Désormais on nous suggère que son passé n'est pas si digne d'intérêt que l'on dit et que les Ventadour n'y auraient peut-être pas résidé plus d'un siècle, contre toute évidence...
De quoi presque regretter notre geste... Mais il faut toujours rester optimiste dans les hommes et leurs idées.
Peut être, certainement même, un jour Ventadour aura-t-il la chance de recevoir l'attention de gens de bien et passionnés, qui voudront s'investir totalement pour sa véritable renaissance.
Auzor Ventadorn !